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Éric BÉNARD
Tokyo, surfaces
 MARCHé DE LERME
DU MARDI AU DIMANCHE 14H > 18H30 PLACE DE LERME, 33000 BORDEAUX
Eric Bénard

« Peut-être étais-je venu découvrir quelque chose qui n’existe plus »
Wim Wenders, Tokyo-ga

D’Akira Kurosawa à Chris Marker, de Nagisa Oshima à Sofia Coppola, Tokyo est une ville de cinéma. Mouvante et fluide, ses ressources visuelles semblent inépuisables. J’ai voulu voir Tokyo comme un labyrinthe d’écrans. Un fascinant puzzle de parois réfléchissantes où vitrines, escaliers, échangeurs, tuyauteries, passerelles, grillages… se confondent en un jeu de miroirs trompeurs. Ainsi est né le projet de Tokyo, surfaces.

Ces surfaces reflètent aussi le concept japonais de tatemae. Ou littéralement, « ce qui est fabriqué devant ». Tatemae, c’est ce que l’on expose au regard d’autrui, ce que l’on donne à voir, par opposition au honne, le « son intérieur ». En ce sens, la ville et ses habitants paraissent toujours se dérober à notre regard. Dans ce jeu d’apparent et de caché, Tokyo devient une maison traditionnelle, telle que les a tant filmé Ozu, avec ses parois coulissantes et ses jeux d’ombres.

Tel un décor de cinéma, Tokyo est éphémère. Elle change et se transforme en permanence. Au vingtième siècle, elle a été détruite et reconstruite à deux reprises, en 1923 après le tremblement de terre du Kanto et 1945 suite aux bombardements. Ville de bois, devenue ville de verre et de béton, menacée en 2011, Tokyo semble à la fois fragile et indestructible.

J’ai donc glissé à la surface de cette capitale, à la recherche de plans de cinéma. Je me suis fondu dans ce grand mouvement urbain pour le figer parfois, le temps d’un arrêt sur image. Parmi les mille reflets de Tokyo, j’ai cherché le fantôme de Godzilla, l’ombre de Scarlett Johansson, les spectres de Kiyoshi Kurosawa, les passantes de Mikio Naruse, les yakuzas de Takeshi Kitano…

Ce montage d’images fixes, ces photographies d’instants vécus, composent peut-être une nouvelle fiction jouée par des acteurs bien réels : Tokyo, surfaces.

éric bénard

Eric Bénard est né en 1961. Après une formation universitaire en sciences économiques puis en chinois et plusieurs voyages en Asie, il décide de s’orienter vers la photographie et le rédactionnel. Parallèlement à ses missions pour la presse, le corporate et l’édition, il développe des travaux personnels sous forme d’expositions et de livres, dans deux directions principales.
D’une part, il interroge les liens intimes que l’homme tisse avec son environnement à travers ses activités : Les gens du fleuve, vallée de la Seine (Les Cahiers du Temps, 2008), L’Université au travail (PUHR, 2016) ou encore Les gens du lin (2016), histoire d’une filière mondialisée. Des milieux appréhendés par le portrait, à la fois en photo et en texte. Un nouveau projet est en cours sur la relation de l’homme à la nature dans la ville.
D’autre part, il évoque l’esprit de lieux devenus au fil du temps des sources d’inspiration artistique. Avec l’univers de Marguerite Duras, des journées entières en Indochine (Point de Vues, 2014), la déambulation cinématographique de Tokyo, surfaces (2018), la référence aux estampes de Hokusai de Mont Fuji, images et liens sacrés (2019), et actuellement la Normandie de Flaubert, il nous invite à l’accompagner dans des voyages entre imaginaire et vie quotidienne, entre fiction et réalité.

http://www.ericbenard.com

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