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Benoit CAPPONI
Toutes les heures blessent
ESPACE SAINT RÉMI
DU MERCREDI AU DIMANCHE 14H > 18H30
4 RUE JOUANNET, 33000 BORDEAUX
Benoit Capponi

Cette série photographique est née de plusieurs sensations.
Celle d’abord, au tout début, d’un sentiment de perte et de transformation à propos de lieux, d’objets, de paysages d’enfance ou de jeunesse qui m’étaient familiers. Un voyage dans le temps qui, pour l’oeil d’un photographe, propose une matière visuelle riche, protéiforme et intéressante dans sa banalité apparente.

À 50 ans passés, on peut éprouver une forme de perte. Un vieux vélo rouillé, une route de vacances, une usine aujourd’hui fermée qui était derrière la maison, une fête de village… Ces choses-là ont-elles réellement disparu ? Ont-elles seulement changé, sans que le temps long ne nous ait permis d’en voir l’évolution ? Ne serait-ce pas tout simplement l’infidélité de ma mémoire qui est ici à l’oeuvre ?
Ensuite, les changements bien réels d’un monde dont nous percevons tous que les limites sont atteintes. Des espèces disparaissent, les soubresauts provoqués par les évolutions climatiques, les craquements perceptibles d’organisations humaines à bout de souffle, peut-être même proches du précipice. Cela n’a rien d’intime, nous en faisons tous le constat amer. Cet oiseau, ce papillon, cette plante dont je garde un souvenir vif, sa disparition toutes choses donc bien réelles. Ce que je ressens a peut-être, après tout, quelque chose d’universel. En démarrant ce travail, je voulais tenter de proposer au spectateur une série qui l’emmène sur le terrain de sensation similaires.

L’idée n’était pas de projeter mes propres sensations ni de centrer ce travail sur moi, mais d’aboutir à une forme qui permette à chacun de retrouver des éléments de son propre vécu, de faire travailler son imaginaire.

Ainsi que l’écrit Jean-Louis Roux dans du sable plein les yeux, le texte accompagnant mon livre  : Ce qui a eu lieu (ce qui a été photographié autant que l’acte même de photographier) dévie en un lieu autre. Le déplacement, tout rhétorique fut-il, est alors davantage qu’une figure de style : c’est la mise en branle de notre petit théâtre mental, notre petite machinerie personnelle à débiter de la fiction, notre propension à l’affabulation. Toute photographie réussie est un conte, mais un conte qui se tait obstinément. Pour arriver à ce résultat et provoquer un décalage au réel auquel le spectateur ne peut échapper, j’ai utilisé ici le tirage lith, d’une manière particulière, apte à générer des artefacts dans l’image et de susciter l’imaginaire du spectateur. La conséquence de cette méthode de tirage est que les tirages originaux sont des pièces uniques, absolument non reproductibles à l’identique.

Benoit CAPPONI


Vers huit ou dix ans, je découvre la photographie, au laboratoire collectif de mon quartier.
À l’âge où les copains de lycée également passionnés de photographie envisagent d’en faire leur métier, je décide que seule une photographie d’auteur, autonome, libre, m’intéresse. Je continue donc de pratiquer en amateur, et je me dirige vers l’enseignement d’abord, brièvement. Puis, plus longuement, dans le théâtre et le théâtre de rue, à la production de spectacles et d’évènements, de festivals.
C’est il y a dix ans que je décide du virage professionnel qui me fera vivre peu à peu uniquement de la photographie tout en protégeant ma liberté d’auteur. Depuis, je diversifie mes techniques d’expression en direction des procédés historiques par fois dits « alternatifs », et je développe des activités de formation en photographie argentique. En 2015, je co-fonde avec quatre complices la revue semestrielle Halogénure.
En 2018, je crée à Grenoble le Studio Spiral, un lieu indépendant accueillant des expositions d’artistes invités, des évènements, un laboratoire collectif, des formations, une bibliothèque photographique…
Depuis 2010, ce sont presque dix séries photographiques que j’ai produites comme auteur, avec le plus souvent un travail en noir et blanc qui gravite autour du temps. Celui qui passe, mais aussi celui de la lenteur photographique.
Ma pratique est volontiers tournée vers la matière de la photographie. J’aime que celle-ci soit certes une image, mais également un objet matériel. C’est pourquoi le travail de laboratoire fait partie intégrante de ma pratique.
Toutes les heures blessent est ma première série photographique donnant lieu à un livre (éditions Emulsion, 2022).

www.bencapponiphoto.com

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