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Thierry GIRARD
The Tenjin Omuta Line
ESPACE SAINT RÉMI
DU MERCREDI AU DIMANCHE 14H > 18H30
4 RUE JOUANNET, 33000 BORDEAUX
Thierry Girard

Sur l’île de Kyushu au Sud du Japon, la Tenjin Omuta Line, qui appartient à la société privée Nishitetsu, rejoint Fukuoka (la plus grande ville de Kyushu) au petit port industriel d’Omuta. Elle mesure 75 km de long, dessert 49 gares (en comptant les gares de départ et d’arrivée) et traverse cet œkoumène japonais qu’Augustin Berque décrit parfaitement dans Le Sauvage et l’artifice : un paysage vernaculaire, sans beauté particulière, constitué de banlieues, de petites villes et de villages, séparés par l’espace agricole et notamment les rizières.
La distance moyenne entre deux gares est inférieure à 2 km et on peut donc assimiler cette ligne de train à une sorte de RER ou de grand métro qui traverserait la campagne. De fait, les wagons des trains locaux, ceux qui s’arrêtent à toutes les stations, sont des wagons de métro avec des banquettes simples qui se font face, accolées le long des parois du train, et un grand espace vide au milieu pour les voyageurs debout ; seuls les “express “, qui ne s’arrêtent qu’aux principales stations, ressemblent à de vrais trains.
Le projet artistique s’inscrit dans la continuité de ma problématique de travail autour de la question de l’itinéraire et du parcours. Et plus précisément dans la continuité du travail que j’avais réalisé au Japon en 1997 sur La Route du Tokaido, auquel se rajoute le développement d’un projet inédit sur la Yamanote Line à Tokyo, projet commencé en 2012 et terminé en 2015. 


Comme pour La Route du Tokaido, ce projet s’intéresse particulièrement aux paysages vernaculaires du Japon, dans lesquels apparaissent de manière récurrente des artefacts et des éléments symboliques qui renvoient à la culture traditionnelle japonaise (Torii, tombes, arbres et jardins, carpes flottantes pour fêter les garçons etc.). C’est aussi un inventaire de l’étrangeté de l’œkoumène japonais avec une diversité sans pareille de propositions architecturales et de situations paysagères. C’est le Japon loin des clichés habituels de l’extrême modernité ou de la plus raffinée des traditions. Pour tout dire, c’est un peu le bazar, et dès que l’on s’éloigne des centres urbains, on découvre un Japon ni pauvre, ni riche, tout simplement modeste, mais particulièrement attachant.
Si les paysages de Tokyo, photographiés depuis la Yamanote Line, sont tous pris depuis l’intérieur de chaque gare, j’ai pris la liberté pour ce nouveau projet, lorsque cela était nécessaire, de sortir des gares de la Tenjin Omuta Line afin de trouver alentour des points de vue plus intéressants sur un plan documentaire ou plus riches sur le plan esthétique. Ces vues extérieures restent cependant dans une réelle proximité de la gare concernée, au point même que j’ai essayé d’y inscrire, autant qu’il m’a été possible de le faire, des éléments rappelant la présence proche du paysage ferroviaire. Sur une distance relativement courte, c’est donc une alternance de paysages urbains, périphériques et ruraux qui se succèdent, tous pris avec une chambre argentique grand format.


Les voyageurs que j’ai photographiés avec un Iphone sont à l’image de ce paysage : des gens pour la plupart modestes, dont j’ai essayé de saisir la diversité. Des personnes âgées, nombreuses, qui rappellent combien la société japonaise est une société vieillissante, mais aussi des plus jeunes. Je n’ai pas voulu trop insister sur les clichés de collégiens et de collégiennes en uniforme, j’ai préféré privilégier quelques personnages singuliers ou quelques attitudes. J’accorde beaucoup d’importance à la simplicité de ces snapshots, à cette “vérité“ des gens, je considère que cela rajoute du sens et de l’empathie au projet global.

 

Ce projet a bénéficié d’un financement de la Ville de Bordeaux dans le cadre d’une convention avec l’Institut français, et d’une aide logistique de l’Institut français du Kyushu.

L’exposition (tirages et encadrements) a été financée par la fondation Fernet-Branca à l’occasion d’une exposition qui s’est tenue à Saint-Louis (Haut-Rhin) d’octobre 2021 à février 2022.

Thierry GIRARD


Thierry Girard est né en 1951. Diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris en 1974, il décide dès la fin de ses études de se consacrer à la photographie. Il passe alors beaucoup de temps en Angleterre et dans le Nord de la France, y réalisant ses premières résidences d’artiste : premières commandes, premières bourses de création, premières expositions, premier livre (Far-Westhoek en 1982).

Il s'est fait connaître surtout grâce à ses itinéraires, ses longs périples, ses marches photographiques ou ses dérives urbaines aux Etats-Unis, en Chine, au Japon, en Inde, un peu partout en Europe, et bien sûr en France. Il s’intéresse plus particulièrement à des pays ou des territoires dont il va fouiller l’épaisseur et les histoires, y compris celles de leur représentation à travers la peinture (Hiroshige et La Route du Tokaido) ou de leur évocation à travers la littérature (Homère, Peter Handke, Claudio Magris, Arthur Rimbaud, Victor Segalen etc.).
Son travail, régulièrement exposé en France et à l'étranger, est présent dans de nombreuses collections publiques et privées. Thierry Girard a reçu le prix Niépce, a été lauréat de la Villa Médicis hors les murs, de la bourse Léonard de Vinci et de la Villa Kujoyama au Japon.

Thierry Girard accorde beaucoup d’importance à la question éditoriale : il a publié à ce jour près de trente livres monographiques et participé à de très nombreux ouvrages collectifs.
Ses ouvrages monographiques les plus récents sont :
Salle des fêtes, éditions Loco, 2016.
Dans l’épaisseur du paysage, éditions Loco, 2017, un échange de correspondances avec l’historien et critique Yannick Le Marec.
Paysage Temps, éditions Loco 2018, avec des textes de Raphaële Bertho et Danièle Méaux.
Le Monde d’après, éditions Light Motiv, Lille, 2019.
Par les forêts, les villes et les villages, le long des voies et des chemins, éditions Loco, 2021, texte d’Héloïse Conesa.

Parallèlement à son activité photographique, Thierry Girard a développé un travail de réflexion critique et littéraire qui accompagne ses différents projets..

www.thierrygirard.com

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