J’étais là bas, à tenter d’attraper le monde par un bout. N’importe lequel. A me frayer un chemin dans mes rêves d’enfant.
J’ai goûté des verts d’eau, des verts d’ombres, des verts d’or.
J’ai espéré voir apparaître un orang outan.
J’ai traversé des tombes de troncs et des brasiers de silence.
J’ai espéré voir apparaître un orang outan.
J’ai vu un dragon et un diamant danser dans le mugissement et la perfection métallique d’une pelle mécanique.
J’ai espéré voir apparaître un orang outan.
J’ai entendu les rires sauvages, les hurlements délicats des cages et des tempêtes. Les baies empoisonnées brillaient comme des yeux. Il faudra veiller à s’inventer et à ranger cet album jauni. Parfois la pluie ne lave rien. La terre est un vestige. Et quelque chose commence, toujours.
Du moins nous y croyons. Je ne t’ai pas trouvé mais je te connais un peu mieux.
Marion Parent
Marion Parent est photojournaliste pour de grands journaux et magazines français depuis 2013. En parallèle, elle développe un travail personnel humaniste, sensible et attentif aux problèmes écologiques. Elle séjourne régulièrement en Indonésie, pays dont elle a étudié la langue à l’Université de La Rochelle pendant quatre années et pendant un an à l’Université Ubaya à Surabaya sur l’île de Java. En 2014, elle débute un travail sur la déforestation et la production d’huile de palme en Indonésie sur l’île de Bornéo. Un travail qui a suscité plusieurs publications dont un Grand reportage dans le magazine GEO.
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