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Tiphaine POPULU DE LA FORGE
Solastalgia
 salle capitulaire cour mably
DU MARDI AU DIMANCHE 14H > 18H30
3 RUE MABLY, 33000 BORDEAUX
Tiphaine Populu De La Forge

Solastalgie : n.f néologisme construit sur l’anglais « Solace » dérivé du latin solacium signifiant « consolation, réconfort » et « algie », suffixe emprunté à « nostalgie » et se traduisant par « douleur » en français.
Concept forgé en 2003 et théorisé en 2007 par Glenn Albrecht dans Solastalgia : The distress caused by environmental change, Australian Psychiatry. Le philosophe de l’environnement a tenté de décrire le sentiment de profonde détresse que nous pouvons ressentir face au spectacle imposé de la dégradation de la nature et la prise de conscience de l’irréversibilité de nos actes. La solastalgie renvoie à la douleur de perdre son refuge, son lieu de réconfort. En 2019, le philosophe français Baptiste Morizot étend ce concept à notre condition face aux métamorphoses dues au changement climatique. Il décrit la solastalgie comme un « mal du pays sans exil ».

On nous le dit et le répète. Mais l’entendons-nous vraiment ? Notre système se fissure. Son architecture est sur le point de rompre. De COP en rapports du GIEC, les scientifiques alertent sur l’état global de notre planète, le dérèglement climatique, la chute de la biodiversité, la dégradation du sol, les pollutions et l’épuisement des ressources. Pourtant, ces questions fondamentales ne sont toujours pas la préoccupation principale de nos dirigeants.

Or, sans volonté politique, les solutions proposées par les experts internationaux ne peuvent être mises en œuvre. Devant la destruction de notre environnement, nos réactions sont plurielles ; détresse, colère, tristesse, déni. La santé de la Terre impacte notre santé mentale, et inversement. Les obstacles qui nous séparent d’une réelle prise en main de notre avenir paraissent des murs infranchissables, et pourtant ils sont fissiles.

Exploration du concept de solastalgie, ce travail rapproche formellement deux échelles de perception. La première est subjective. J’ai photographié la projection de mes propres angoisses environnementales sur des murs en ruine qui pourraient être ceux de nos maisons, rejouent dans l’espace domestique le paradigme de la terre malade et matérialisent la complexité de notre rapport aux enjeux environnementaux. À ces « visions » j’adosse des vues objectives, détails d’images satellites alimentant Copernicus, programme de l’UE pour l’observation et la surveillance de la Terre (ESA).

 

© Tiphaine Populu de La Forge / ESA Libya’s Al Jawf oasis, A-68A in open waters, Great Bahamas Bank, Canadian Arctic and Greenland as seen by Envisat, Great Rift Valley, Kenya CC BY-SA 3.0 IGO

 

Tiphaine POPULU DE LA FORGE


Née en 1987 au sein d’une famille de photographes, Tiphaine Populu de La Forge a étudié la littérature et les arts visuels à l’Université de Tours d’où elle sort diplômée d’un double cursus en Lettres Modernes et Histoire de l’art en 2010. Certifiée en 2013, elle a enseigné la littérature française en lycées avant de se consacrer à la photographie. Autodidacte apprivoisant les procédés anténumériques tels que le collodion ou le platine-palladium au fil de ses projets, elle approfondit sa pratique lors de workshops, notamment auprès de la photographe FLORE, de Sylvie Hugues et d’Adrian Claret.

Influencée par un cursus décloisonné qui l’amène à explorer les liens de l’image au texte et la porosité entre la nature morte, l’architecture et le paysage, sa sensibilité nourrit son approche plasticienne de la photographie. Synesthète, son audition colorée conditionne son rapport à la chromie et à la composition. Curieuse des mécanismes psycho-cognitifs à l’œuvre face à des situations de crises (intime, sociale, environnementale), son approche poétique du réel lui permet de raconter le monde sans heurter, pour tenter de le rendre plus habitable.

Depuis 2017, son travail a été remarqué, publié ou exposé par le festival Les Photographiques (Le Mans), Chasseur d’images, le Salon international du livre rare et de l’objet d’art (Paris), la galerie Veyssière Sigma (Tours), Lensculture, Monovisions en 2017, la galerie La Boîte Noire (Tours) en 2019, L’Œil de la photographie, 9lives, en 2020 Chantal Nedjib pour L’image par l’image (2021), le festival Bruissements d’Elles, les Boutographies (shortlist), les Amis du NMWA, Artistic Rezo (Paris), Dahinden Photoclimat (shortlist), La Chambre / Archifoto (Strasbourg), le Cabinet d’Images (Henrichemont), le festival Fictions Documentaires (Carcassonne) en 2022.

www.tiphainepopuludelaforge.com

Tiphaine Populu De La Forge
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