Depuis plusieurs années, j’essaie de développer, à travers mes images, une vision personnelle du paysage urbain. Diplomé en sociologie, je tente d’illustrer l’idée selon laquelle l’homme, dans une société moderne, est un individu libéré du jugement et du regard de l’autre, mais, en contrepartie, est soumis à un sentiment de solitude et parfois d’inexistence. C’est dans la continuité de ces recherches que je me suis rendu à New York, inspiré par la démarche d’un Tocqueville parti oberver, il y a bientôt deux siècles, les spécifi cités du comportement des américains. Dans une démocratie, nous apprendra-t-il, les individus ne sont plus les maillons d’une chaîne unis les uns aux autres avec un monarque pour sommet. Au contraire, dans une société démocratique, ces maillons sont libérés de ces liens immuables. Mais cette libération à un coût : l’anonymat et la solitude qui marquent profondément la froideur de nos relations, phénomène que certains sociologues ont appelé « La cage de fer » comme ordre social implacable et glacial de la rationalisation de notre vie. Noyés dans une architecture omniprésente, l’homme dans cette série, n’est donc réduit qu’à une simple silhouette, une ombre, seule, dénuée de toute identité propre. La « cage de fer » new yorkaise est ainsi un ensemble de 15 photographies en référénce aux réfl exions des premiers sociologues qui ont su mettre en lumière l’expérience moderne de notre quotidien. |