Une forme, à l’identité indéfinie, qu’appellent les énergies de la terre, naît de la blancheur et se dresse peu à peu. Elle émerge, solitaire, d’une eau à peine troublée, et fixe, immobile, le peuple des arbres et des nuages, s’interrogeant sur la vie. Débute alors une longue errance où se succèdent intérieur et extérieur, monde des hommes et paysages de forêts, de collines et de plaines.
Le monde des vivants est il vraiment celui que nous croyons ? Un passage est suggéré, un glissement s’opère vers un ailleurs, peut-être une résurrection, peut-être un au-delà. Mais, quel est-il ? Réalité étrange ou vision surgie des profondeurs de l’inconscient, cet ailleurs dévoile une végétation majestueuse et sereine, de plus en plus présente, annonciatrice d’une fin nouvelle.
Par ces réalisations sobres, épurées, Véronique L’Hoste nous interroge sur la naissance, la vie, la mort, l’au-delà. Inspirée par les grands espaces, elle met en scène des silhouettes drapées qui s’ancrent au sol pour s’y ressourcer, avant de regagner leur demeure. Ces formes sans identité disent le besoin vital de l’homme de reprendre contact avec la terre nourricière, de la retrouver chez lui, dans son quotidien, de la magnifier jusqu’à la placer au centre de son monde. Mais cette terre, ironie du sort, finira par le rappeler à elle.
Les performances réalisées par la photographe avec son déclencheur, explorent ce retour à la simplicité et la pureté originelles, dans un blanc lumineux et omniprésent. Les aléas du moment – le craquement d’une branche, une brise enveloppante – interviennent à leur manière, tels des instants de grâce inattendus.
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