L’Islande, « terre de glace », tiraillée par l’écartement de la dorsale médio-atlantique, frontière entre les plaques tectoniques eurasienne et américaine. La Terre dans son état primordial, de glaciers et de volcans. Paysages vierges, bruts, sauvages, invitations à l’humilité. La trace humaine est fugace : quelques vestiges, tel un avion échoué sur la plage, trésor archéologique inattendu. Et des corps fugitifs, flous. Anthropocentrisme et géocentrisme ont longtemps coexisté. Galilée s’est confronté à un impossible : prouver que le visible (l’apparente rotation du soleil autour de la Terre) était erroné, contrevenant au credo religieux dominant de son époque. Changement de paradigme trop fort, vertigineux même. En 1633, menacé de torture, il abjure. Et pourtant, quelles que soient nos visions du monde, nos attachements, nos choix... Comme le mettait déjà en évidence l’Astronomie Populaire de Camille Flammarion (1879), la Terre est destinée à disparaître. C’est la Terre qui aura raison de nous et non l’inverse. Cette série interroge la vision nombriliste et court-termiste de l’homme vis-à-vis de son environnement, partant, de son destin. David Bart appréhende l’espace et le temps dans leurs dimensions symbolique et expérimentale. Une présence/absence suggérée dans les matières, sable noir, mousse, pierres volcaniques, souffre, et leur contrepoint, le suspens, le flou, l’intangible… En recontextualisant les illustrations de l’Astronomie Populaire dans des environnements et des temporalités réelles, contemporaines, il témoigne d’une métamorphose singulière : celle du paysage en signe.
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