Retour au pays cinquante ans après l'indépendance, vingt ans après l’avoir quitté. Comment photographier sans tomber dans l’évidence? L’Afrique qu’on a l’habitude de montrer en occident n’est pas celle que j’ai connue. Je retrouve le Gabon qui sort de quarante années de vie sous le même régime politique, à un moment fort de son histoire : les cinquante ans d’indépendance du pays. J’y pose un regard étranger et familier à la fois, ici c’est aussi chez moi! Tout résonne intensément, la latérite recouvrant la ville et les poumons de poussière rouge, la moiteur ambiante, les klaxons incessants, les routes défoncées, le temps élastique, le cinquantenaire de l’indépendance en fond, l’émergence scandée et cette phrase prononcée par tous en permanence comme pour se rassurer : «on est ensemble ! » Je marche dans la ville, la redécouvre, m’y fond, avance dans un temps suspendu entre hier et aujourd’hui.