Depuis 2011, Malala Andrialavidrazana construit le projet Echoes, une série de photographies dédiée à l’intimité d’une région du monde, l’Océan Indien. Loin des clichés et des cartes postales, elle entre dans les maisons pour dévoiler des fragments de vies privées et anonymes. Avec pertinence, elle allie photographie contemporaine, esthétisme, anthropologie, ethnologie et architecture. De sa formation d’architecte demeure une passion pour le bâti, grandiose ou modeste. Selon les lieux, les villes traversées, elle retient sur ses images les paysages bouleversés par une architecture contemporaine surdimensionnée où la figure humaine y semble broyée, engloutie. Elle présente l’envers du décor, elle fouille derrière les façades uniformes et deshumanisantes, pour y rechercher des traces de vies authentiques.
"Comme souvent dans la démarche de Malala Andrialavidrazana, un projet donne naissance à un nouveau voyage, un prolongement, une extension qui va donner une nouvelle signification aux images. Elle engendre ainsi des passages entre approches locales et approches territoriales. Ny Any Aminay représente la première étape d’un travail qui s’est peu à peu enrichi en formant un projet global intitulé Echoes (from Indian Ocean). L’entière série retrace une traversée à la fois géographique, physique, humaine, intime et critique. Après Madagascar, l’artiste a souhaité étendre son propos lié à l’exotisme, à l’architecture et à la vie privée à une zone géographique plus large qui est celle de l’Océan Indien. Elle s’est pour cela rendue en Inde, à Mumbai, en Afrique du Sud, à Durban, et sur l’île de la Réunion. Si la connexion géographique est évidente, le choix d’une mise en relation n’était en rien dû au hasard. Les quatre pays sont effectivement liés historiquement, culturellement et spirituellement. Au fil du temps, un réseau d’échanges s’est tissé, l’artiste a donc souhaité restituer le caractère rhizomique de ce territoire riche et complexe. » Julie Crenn
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