Itinéraires des Photographes Voyageurs 2017. BordeauxPage Facebook
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 Robert Ramser
nombreuses sont mes naissances passées
 salle capitulaire cour mably
DU MARDI AU DIMANCHE 14H > 18H30
3 RUE MABLY, 33000 BORDEAUX

Madura c’était le ciel reflété par les trous sombres de l’eau des bassins rituels d’écume verte, trois fleurs blanches devant une divinité invisible, une Kali noire couverte de linges plus ou moins sanglants, l’odeur de la corruption couverte par celle des tubéreuses, le brillant huileux et noir des galeries polies par la sueur des hommes et le passage des bêtes, les promeneurs découpés sur les percées flamboyantes ou perdus dans les fonds d’obscurité. André Malraux, Antimémoires.

J’étais parti pour un long voyage d’hiver en Inde avec dans ma poche les Antimémoires. Un brouillard jaune, saturé de pollution, recouvrait la vallée du Gange, le soleil luisait faiblement dans un halo. Tombé malade à Bénarès, j’eus la chance d’avoir une chambre individuelle à l’hôpital, un privilège tant étaient bondés les couloirs où se pressaient des centaines de malades et leurs familles. De cette expérience, de cette méditation sur la futilité de l’existence, naquit cette série.

Nombreuses sont mes naissances passées, titre inspiré d’un poème épique de la Bhagavad Gitâ, est une réflexion sur un univers sombre où déambulent des hommes et des bêtes, malades de la pollution urbaine, laissés pour compte d’une société globalisée.

De mes multiples voyages dans ce pays que j’aime tant, des images sont restées qui parlent de détresse, de dévotion, de la mort qui rôde. Etranges parcelles d’un univers aux silhouettes fantomatiques, lieux de confrontation du monde des vivants avec celui des esprits.

Une errance poétique en noir et blanc entre un océan humain en mutation et mes propres états d’âme.

Robert Ramser

J’ai découvert la photographie au début des années soixante-dix dans le cadre des premières Rencontres d’Arles. Autodidacte en photographie, je me suis formé à travers des contacts avec des artistes de renom, notamment le photographe américain Charles Harbutt (président de Magnum dans les années 70) qui m’a beaucoup influencé. Je travaille en noir et blanc avec des appareils argentiques et suis membre-photographe de l’Association Focale à Nyon en Suisse.Capter ce qui va disparaître, le préserver peut-être de l’effacement, montrer des hommes en interaction avec les lieux dans lesquels ils vivent, tels sont les thèmes récurrents de mes projets qui questionnent le monde globalisé.

www.robertramser.com