Itinéraires des Photographes Voyageurs 2018. BordeauxPage Facebook
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 Didier Bizet
 l’interminable hiver
au bord de la mer d’aral
LE ROCHER DE PALMER, cenon
DU LUNDI AU VENDREDI 14H > 18H
OUVERTURE LE samedi 7 ET LES SOIRS DE CONCERTS
1 RUE ARISTIDE BRIAND, 33152 CENON

L’hiver, au bord de la mer d’Aral, la température avoisine les -20°. Les yourtes des anciens nomades des steppes Kazakh, ont été remplacées par des maisons en briques dont les sols surchauffés au feu de bois sont encore recouverts de tapis. Située à 90 km ou 11 heures de piste enneigée de la ville d’Aral (Aralsk en Russe), la petite population de Tastubek s’organise pour sa survie hivernale. L’eau courante fait défaut et, quand le camion-citerne arrive à se frayer un chemin à travers les congères balayées par le vent glacial, on est heureux à Tastubek. Si cette mer de glace est de toute beauté pour les rares touristes se risquant à venir en hiver, la mer d’Aral est pour les Kazakhs une ressource alimentaire de première importance. Depuis la construction du barrage de Kokaral en 1995, l’eau abondante de poissons est de retour dans la petite mer d’Aral. La pêche en hiver est particulièrement difficile, les filets sont parfois entreposés à plusieurs km du rivage et la banquise peut-être fragile en voiture ou à moto à la fin de la saison. Deux personnes ont trouvé la mort ces deux dernières années ; l’inconscience de la conduite à vitesse élevée et alcoolisée sur la steppe enneigée n’est nullement contrôlée. La saison est longue et ennuyeuse, le froid ralentit la vie. Vêtus de survêtements ou de combinaisons « brandés », récupérées sur des chantiers, les Kazakhs de la mer d’Aral ne reculent devant aucuns sacrifices. Pour certains, l’hiver semble être leur saison préférée, l’été est trop chaud et au printemps, les pistes boueuses deviennent impraticables. L’avenir est une inconnue au village, après l’électricité, la télévision par satellite est présente dans tous les salons, on y regarde les meilleurs shows à paillettes d’Astana. Une fois arrivés sur Aral, les plus jeunes s’empressent de se connecter à Facebook et Instagram. Quand vous leur demandez si l’eau courante n’est pas plus importante qu’un compte sur un réseau social, ils vous répondent que le progrès c’est d’abord internet. L’hiver en mer d’Aral est long car le silence qui y règne pèse également sur le mental ; derrière les belles neiges et la limpidité de la blanche banquise, les pêcheurs, et les éleveurs de Tastubek subsistent.

Didier Bizet

Après un diplôme national des Beaux-Arts, je travaille en tant que directeur artistique et directeur de création pour le compte d’agences de communications en France et à l’étran-ger. (Publicis Dialog, Havas health care, Leo Burnett Prague, JWT Paris, TBWA interac-tive, Euro RSCG Prague). En 2015, je rejoins le studio Hans Lucas et me consacre uni-quement à la photographie. Mes attirances vont vers les anciens pays du bloc soviétique ou la mélancolie du temps est un repère important dans ma quête photographique. Je me considère comme un photographe documentaire, l’information que je délivre doit-être simple et contextuelle. La photographie est pour moi un vrai apprentissage de l’environ-nement, elle me donne des réponses à mes propres questionnements sur les sociétés. Elle n’est pas que plaisante mais aussi nécessaire à ma propre expérience de vie. Mes projets à venir devraient m’enmener de nouveau en Crimée, au Kazaksthan, en Russie, mais aussi en Mongolie et au Belarus.

www.didierbizet.com

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